Des doctrines de l’Armée anglaise .
C’est une Armée encore ancrée dans les théories de combat linéaire. Contrairement aux autres nations d’Europe elle n’évoluera quasiment pas au court de la période considérée.
On note cependant l’adoption du système divisionnaire en 1809, et l’adoption du système de Corps d’Armée vers 1813. En fait ces Corps d’Armée sont beaucoup plus similaires aux colonnes russes ou autrichiennes de début de période plus que des Corps français. Il faut dire qu’un système de Corps ne se justifiait pas trop avant 1813.
Ses doctrines tactiques, par contre n’évolueront pas.
Doctrines de déploiements de la ligne de bataille :
En général l’Armée anglaise déploie ses Brigades sur une seule ligne rarement sur deux. Souvent ses Divisions sont aussi déployées sur une seule ligne même si un déploiement sur deux lignes est parfois observé.
La doctrine de déploiement tactique (au sein de la Brigade) est basé sur l’ancienneté alternée. La place d’honneur (comme dans toutes les armées de l’époque) est à droite. Le Bataillon le plus ancien se place donc à droite. Le second plus ancien à gauche (pour protéger l’autre flanc de la Brigade), le troisième au centre droit etc….. (ex: 28th – 79th – 73rd – 5th). Les Brigades se déploient au sein de la Division souvent de la même manière: 2nd – 3rd – 1st
Dans la Péninsule cela veut dire que la Brigade portugaise est en général au centre d’une formation.
Dans le cas où la Division est déployée sur deux lignes, il ne semble pas exister de règle précise sur la Brigade placée en seconde ligne.
Ancienneté des Généraux :
Les Anglais ne rigolaient pas avec l’ancienneté de leurs Généraux. C’est pour cela que Wellington ne pouvait pas être en charge de la campagne de Vimiero. De la aussi le problème que Wellington avait de se débarrasser de ses Généraux incompétents. Ces Généraux étaient nommés par le Horse Guard et même si Wellington avait le soutient du Duke of York, il ne pouvait pas toujours obtenir les Généraux qu’il désirait.
Cela par contre simplifie grandement la situation du joueur.
L’ancienneté est directement liée au numéro de la Division (puis au numéro de la Brigade). Ainsi le commandant de la 1ère Division sera le commandant en second de l’Armée. Ce qui donna des sueurs froides à Wellington lorsqu’il dû laisser Spencer en charge pour quelques jours en 1811.
Ainsi en cas de décès de Généraux, le Général subordonné commandant l’entité de plus petit numéro prendra le commandement. Ainsi, si le Général en chef est incapacité (exemple Corunna), le Général de la première Division prend le commandement. Le Général de la première Brigade prend le commandement de la Division, et enfin le colonel du Régiment le plus ancien (plus petit nombre), prend le contrôle de la Brigade.
Écran de Tirailleurs :
Wellington avait un « standing order » : toutes les compagnies légères d’une Brigade devaient être regroupée avec les compagnies de rifles pour créer un Bataillon « ad hoc » léger par Brigade. Ces compagnies avaient pour mission de maintenir un écran de tirailleur au-devant de la Brigade.
En règle générale l’écran de tirailleurs anglais est plus dense que l’écran français (vues les doctrines de déploiement), mais il n’est pas réellement meilleur.
Tactiques des Combats :
Les troupes anglaises utilisent la technique suivante : 1 volée (voire 2) suivie (s) par une charge à la baïonnette. Cela est valable en attaque comme en défense. Le but est de rendre l’engagement aussi court que possible et ainsi éviter les pertes. Les duels au feu qui durent sont assez rares.
La grande innovation de Wellington en Espagne est l’utilisation de la contre-pente. Cette innovation a en fait été dictée par les circonstances car Wellington manquait toujours d’artillerie et de cavalerie, et qu’il voulait donc abriter ses troupes, tout en masquant la position de sa ligne de bataille.
C’est cette tactique qui permit aux Anglais de remporter de nombreux combats, les Français ne réussissant pas à s’adapter à la situation.
Grand Tactique :
La préoccupation principale des Généraux anglais dans la Péninsule (Wellington et Moore) est celle de conservation de l’Armée. En effet ils savent que l’Armée ne pourrait pas être remplacée. Wellington est donc un Général prudent.
Wellington n’attaqua que lorsqu’il était sur d’être en supériorité (comme tout le monde). Il préférera se replier plutôt que d’accepter un combat hasardeux. Sur le côté stratégique il commis quelques bourdes mais heureusement pour lui les Français en commirent plus.
Il est aussi un micro manager flagrant. Il doit tout superviser et ne fait pas toujours confiance à ses subordonnés (et souvent avec raison). Du fait de cette nature il fut parfois accusé de créer des plans trop compliqués (comme pour Vitoria).
Les problèmes de l’Armée britannique :
Elle manque de canons et de cavalerie. Elle a souvent des commandants de Division incapables de décisions autonomes.
La cavalerie britannique :
C’est un problème en soit. Les cavaliers sont excellemment montés mais l’organisation et le commandement laisse a désirer. L’organisation de l’Escadron manque en contrôle avant, au profit d’un contrôle arrière. Ainsi souvent, la cavalerie anglaise victorieuse s’emportera et il sera extrêmement difficile de la rattraper.
Cela est souvent combiné avec un commandement décrié par Wellington pour son incompétence. Il y avait peu de Généraux de cavalerie que Wellington appréciait (Lord Paget, Le Marchand et Cotton par exemple).
Cependant dans de nombreux combat la cavalerie anglaise sait se comporter avec brio comme à Fuentes de Onoro, à El Bodon, Salamanca etc….
Figurines peintes par Patrice Kedzia
POUR JOUER L’ARMÉE ANGLAISE :
Il faut un joueur qui aime l’infanterie et qui utilisera sa cavalerie comme force de support. Pas de grandes charges à la Française. (Même à Waterloo, la charge de la Union Brigade fut en support de l’infanterie (une fois celle-ci brisée)).
C’est une armée pour joueur prudent, méthodique et patient.
À mon avis jouer l’Armée anglaise est très difficile car c’est une armée vulnérable de part son manque de cavalerie et d’artillerie (jusqu’en 1813). L’arme principale de Wellington était de pouvoir dissimuler sa ligne de bataille ce qui est très difficile à rendre sur une table de jeu.
LES GÉNÉRAUX ANGLAIS :
Certains Généraux étaient notoirement mauvais: Erskine, Slade…. d’autre comme Robert Craufurd était notoirement une tête chaude (un peu comme Ney), mais il était adulé de sa Division. Sir J. Hope était aussi un peu une tête brûlée, même lorsqu’il commandait une Aile d’Armée il se plaçait toujours aux avant-postes (c’est comme cela qu’il fut fait prisonnier d’ailleurs).
Wellington appréciait énormément Hill, Graham, Beresford et Picton.
Pour les autres je ne sais pas, et donc je ne m’aventurerais pas à donner un avis sur eux.
Mais il est clair que tous les tempéraments étaient représentés comme pour toute Armée.
Salut Jérôme et Nicolas.
Merci pour cet article qui m’a beaucoup appris.
Jacques.